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Islande, épisode 17 : Kerlingarfjöll, terre aux mille couleurs et mille fumées

  • Pierre Crançon
  • 24 mars 2017
  • 3 min de lecture

Laissons derrière nous Geysir et la foule des touristes de Gullfoss. Devant nous, s'ouvre la F35, qui trace plein nord à travers les Hautes Terres islandaises pour rejoindre la côte nord 150 km plus haut, en louvoyant entre les calottes glaciaires du Langjökull et du Hofsjökull.

La F35 est une "F-road", réservée aux véhicules tous-terrains. Mais en réalité, c'est une piste très roulante sans difficultés particulières .. pas de gués à passer, une piste large, bien tracée et bien tassée, pas trop cassante .. mais caillouteuse.. et riche en nids de poules. Du classique. On ne croise aucun village, et assez peu de voitures. La première station d'essence est à Hveravellir, 80 km plus loin ...

Le principal danger, c'est les bus 4x4 islandais, qui roulent à 80 km/h en projetant des cailloux et en poussant les trainards (dont nous sommes) sur le bas côté .. mais même eux parviennent à crever leurs pneus ;o))

Nous laissons sur notre gauche les lacs glaciaires Sandvatn et Hvítárvatn, tous deux issus du Langjökull, pour rentrer dans le Kjölur, désert de roches éclatées par le gel.

Comme toujours, cliquez sur les images pour une version HD.

Paysages du Kjölur

L'imposante calotte du Hofsjökull se dessine au loin, au delà du paysage désertique qui nous entoure, à travers les nuages qui s'accrochent aux reliefs.

Une soixantaine de kilomètres après Gullfoss, quittons la F35 pour s'engager vers l'Est sur la F347, une piste de montagne plus tortueuse menant à Kerlingarfjöll.

La piste F347 montant vers Kerlingarfjöll

A l'arrivée à Kerlingarfjöll, on a immédiatement ce petit sentiment d'être au bout du monde, à l'abri des foules du Cercle d'Or. Le camping est lové au creux d'un vallon, le long d'un torrent. Un site sauvage, tranquille .. bref, malgré le temps gris, on est bien ...

Kerlingarfjöll, c'est pour certains parmi les plus beaux paysages d'Islande : il s'agit d'une vaste zone thermale à volcanisme acide de 150 km², perchée sur les contreforts sud-ouest du Hofsjökull.

Le nombre de fumerolles et sources chaudes sur la zone est estimée à un millier. Le champ solfatarien, qui se poursuit partiellement sous le glacier, est lié à un ensemble de très beaux dôme rhyolitiques du Pléistocène colorés par l'altération. La palette de couleurs crée par cette géochimie particulière va du gris-vert au violacé, en passant par tous les dégradés de jaune et d'orange .. elle n'a pas d'égale en Islande ..

Pour le moment, le paysage reste caché à nos yeux. Remontons le sentier qui longe l'Innri-Asgardsà, torrent tumultueux provenant de Hveradalir, la première et la plus basse des zones fumerolliennes.

Le paysage se colore progressivement... la montée au col est raide et continue. Le temps reste bouché, venteux .. les Hautes Terres, quoi !!

Puis à l'arrivée au col, d'un coup de baguette magique, Hveradalir se dévoile à nous yeux ..

Du col le sentier descend rapidement vers le coeur de la zone thermale.

De toutes part surgissent les fumerolles. Les dépôts et sublimés colorent la rhyolite de couleurs vives allant du blanc pur à l'orange éclatant ..

Quelques passerelles permettent de traverser les torrents à pieds secs.

On a marché sur la lune ...

Les fumerolles et solfatares se prolongent sous les névés et langues glaciaires. L'odeur de soufre (H2S à l'odeur d'oeuf pourri, mais aussi SO2 plus "piquant") est omniprésente.

Prenons un peu de hauteur pour admirer ce paysage unique ..

Les quelques heures passées sur place s'envolent trop vite .. déjà, il est temps de redescendre vers la vallée ..

Pour bien terminer la journée, rien de tel après une bonne randonnée que d'aller se délasser dans la source chaude la plus proche. Une petite demi-heure de marche dans le canyon en amont du camping permet d'atteindre une source chaude captée à 40°C ...

La source chaude et son captage forment un petit bassin partiellement aménagé sur le bord du torrent. Bien agréable, même sous la pluie !!

Reprenons la piste et poursuivons notre traversée des Hautes Terres. La F35 continue sa "traversée du désert" puis le paysage devient subtilement plus vert .; du désert, on passe à la steppe. La piste amorce un large virage vers l'ouest : nous arrivons à Hveravellir, seul point de ravitaillement sur ce secteur central de la piste.

Hveravellir, c'est surtout (littéralement) la "plaine de sources chaudes". On peut y admirer une trentaine de larges bassins d'eau brûlante entourés de dépôts stratifiés de geysérite.

Hveravellir

Le bassin bleu du Blahver ..

.. et le petit geyser Gosher .. bouillonnant ..

Dépôts de geysérite autour d'un évent fumerollien.

Nous reprenons enfin la F35 jusqu'à sa fin, avec un petit détour par la F731 nous amenant doucement à Blonduos. Très doucement même, puisque cela fait maintenant 10 km que les freins du Dodge donnent des signes de faiblesse. Ils lâcheront finalement quelques kilomètres avant la Route 1 à Blonduos, où une escale technique sera bienvenue (voire, vitale : c'est lourd, 2.5 tonnes sans freins ... ).

;-)

 
 
 
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