7 mois et des poussières .. c'est le temps qu'il m'aura fallu pour trier et traiter les quelques 7000 photos de cette saison 2017 aux Tétras-Lyre : "à la bourre" est l'expression qui convient ! ;-)
Comme chaque année depuis 6 ans maintenant, le mois de mai est marqué par le pic d'activité des Tétras Lyre dans mon cher petit coin des Alpes ..
Comme chaque année, "monter aux tétras", c'est tout un cérémonial .. d'abord, la préparation (pas facile depuis la région parisienne) : quelles sont les conditions sur le plateau ? quel est le niveau de neige à 2000 m ? Quelle est la phase de lune ? Quelles sont les prévisions météo ? Quel est le meilleur créneau pour monter et avoir une chance d'avoir une belle activité des oiseaux ainsi que des conditions de lumière satisfaisantes ?
Il y a des choix à faire, et c'est toujours un pari que de réussir mener son plan dans les meilleurs conditions ..
Une fois sur place, et passés les premiers repérages (qui doivent confirmer que le oiseaux sont bien actifs et bien là où on les attends), c'est un tout autre cérémonial qui se mets en place, rythmé par des nuits courtes, des levers à point d'heure (2h30 du mat' ..) puis la montée en mode nocturne sur le spot (un certain temps et un certain dénivelé, voire un dénivelé certain !) avec le gros sac photo sur le dos. Sur place, à l'aveuglette pour ne pas attirer l'attention des oiseaux, montage rapide, silencieux et efficace de la tente affut et zou, y'a plus qu'à attendre les premières lueurs de l'aube..
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4h30 .. les premiers chuintements annoncent que le premier coq vient d'arriver sur le "lek". Déjà ! Mais il fait encore nuit !!
Cette année, pas de bol, la pleine lune s'était invitée, et aux mauvaises heures : pleine lumière sur la montagne dès 3h du matin. Si on y voit assez clair pour marcher, les oiseaux y voient aussi .. et donc, si ils y voient assez clair, ils peuvent commencer les combats d'autant plus tôt .. pas le meilleur scénario pour le photographe qui a besoin d'un minimum de lumière !
Qu'à cela ne tienne : autant jouer le jeu, et travailler les contre-jour ...
Et c'est donc ce qui se passa : a peine la tente affut montée, un vol lourd passe juste au dessus de ma tête. Le premier coq se pose à quelques mètres de ma tente. Silence absolu et immobilité de rigueur dans cette phase critique ou l'oiseau "prend la température" de son domaine et où un éternuement malheureux peut tout compromettre ..
Rassuré, le coq prends enfin ses aises : premiers chuintements dès 4h30, et premiers combats dans la foulée. Autant dire que quand la lumière finissait par arriver sur le spot (aux alentours de 6h30-7h), les coqs étaient déjà rincés et l'activité on ne peut plus calme ..
Ce qui nous obligeait donc à monter très tôt (la tente devait être terminée et montée au plus tard à 4h-4h15) et à travailler la photo essentiellement en quasi-nocturne. Conditions très particulières cette année, donc ..
Mais trêve de blabla .. et place aux images.
Pour cette première série "généraliste", je me suis concentré sur des photos représentatives du comportement des tétras en parade. Les autres séries seront peu être un peu moins "naturalistes" ;-)
Ca commence le plus souvent par un "tiou - ouiich", sorte d'éternument ou de sifflement aigu, lancé d'un point haut à l'adresse de ses concurrent, histoire de marquer son territoire et d'asseoir son statut de dominant vis-à vis des autres mâles présents sur le "lek".
Puis le mâle en parade arpente son territoire en roucoulant et en déployant sa lyre ..
La lyre déployée et une des attitudes les plus symboliques de ces parades nuptiales ..
Le dominant sur son "tertre" : ce petit coin de gazon bien râpé, usé par les passages incessants de l'oiseau, est l'endroit où il revient le plus souvent pour manifester sa condition de dominant.
Un deuxième mâle s'approche dans une attitude de défi :
Le combat s'engage ..
Un "baiser" ..... ???
Les prises de bec se succèdent ..
Querelles dans la rosée et le brouillard ..
Après quelques joutes plus ou moins énergiques, le combat est rompu est chacun repars sur son territoire pour entamer un nouveau cycle de sifflements de défi, de roucoulades, de vols battus, et de combats ...
Rompre le combat ..
Vols battus ..
Cri de défi en vol battu ..
Ces manifestations de parade nuptiale peuvent se répéter et se poursuivre, selon la météo et la forme physique des oiseaux, pendant plusieurs heures, avec toutefois des hauts et des bas en activité. Le vent et le froid modèrent généralement l'ardeur des coqs au combat, ainsi qu'une longue période de beau temps calme favorable aux combats mais qui finissent par fatiguer les protagonistes. L'activité est ainsi très variable d'un jour sur l'autre, parfois sans raison particulière.
Les parades prennent fin en général avec l'apparition du soleil. Cela peut être très tôt ... et cette année, en raison de la pleine lune matinale, la majorité de l'activité des oiseaux était nocturne ... hauts isos et optique lumineuse de rigueur !! ;o))
Une des meilleurs opportunités était alors de travailler les contre-jour, mais ce sera l'objet d'un prochain post ...
A suivre !! ;-)